# Le fioul, une énergie historique
Le fioul est une énergie historiquement bien implantée en France, avant l’arrivée du chauffage électrique qui s’est développé massivement à partir des années 1980. Près de 3,3 millions de logements sont chauffés au fioul, ce qui représente environ 15% des consommations d’énergie finale dans le secteur résidentiel*. Ce mode de chauffage génère une grande quantité de CO2 rejetée (environ 10 Gt/an) et dégrade la qualité de l’air à cause du rejet de particules fines.
3,3 millions de logements sont chauffés au fioul.
# Vers une disparition du fioul
Le maximum de production possible pour cette énergie fossile a été atteint dans les années 2010 (pic de Hubbert**). Cette évolution inéluctable, associée à une demande croissante, conduit à une forte variabilité des prix et à une tendance globale à l’augmentation. Des chutes brutales des prix peuvent toutefois se produire, comme en 2008 avec la crise économique mondiale.
Dans ce contexte, le gouvernement français vise une interdiction de ce mode de chauffage d’ici 2030 pour limiter les rejets de gaz à effet de serre du secteur résidentiel. À ce titre, depuis 2019, il n’existe plus d’aides pour l’installation de chaudières au fioul.
La question du changement d’énergie se pose pleinement au moment de remplacer une chaudière fioul en panne ou en fin de vie.
Quelle énergie est alors la plus adaptée au logement et surtout aux occupants ?
# Caractéristiques d’un système de chauffage au fioul
# Les principaux composants d’une installation fioul
Un système de chauffage central au fioul est composé :
- d’une chaudière.
- d’un réseau hydraulique de distribution de la chaleur.
- de plusieurs émetteurs, généralement des radiateurs en fonte ou en acier, ou plus récemment en aluminium. Les émetteurs de chauffage central ont l’avantage de moins assécher l’air que les anciens radiateurs électriques (« grille-pains »). Le plancher chauffant, quand il est présent, apporte un confort optimal avec une émission douce et régulière de chaleur.
- d’une régulation qui permet de piloter le fonctionnement du système. Elle peut être très basique et intégrée à la chaudière, comme très élaborée avec des commandes domotisées par pièce pour optimiser le chauffage en fonction des besoins des occupants.
- d’une cuve de stockage du fioul, enterrée ou posée au sol.
# Que peut-on réutiliser dans une installation existante ?
Quand il faut remplacer la chaudière, de nombreux éléments sont réutilisables sur l’installation en place.
Le réseau hydraulique est précieux car il permet de distribuer une énergie thermique provenant de n’importe quelle source d’énergie. Pour qu’il remplisse correctement son rôle dans la durée, il est nécessaire de le faire réviser en le nettoyant (vidange et désembouage) et, si ce n’est pas déjà le cas, en isolant les tuyauteries qui ne sont pas dans le volume chauffé.
Les émetteurs sont souvent réutilisables et peuvent fonctionner avec une autre source d’énergie que le fioul, à la condition de les désembouer également.
La cuve de fioul ne peut pas être réutilisée. Elle doit être a minima « dégazée », c’est-à-dire entièrement vidée et nettoyée, voire déposée, par une entreprise spécialisée. Pour les cuves enterrées, il est possible de les remplir de sable après les avoir dégazées. Dans le cas où la cuve est installée au sous-sol ou dans un garage, son emplacement peut être réutilisé pour aménager la nouvelle chaufferie ou installer le stockage de la nouvelle énergie le cas échéant (silo de granulés de bois par exemple).
# Le changement d’énergie
# Quelles énergies sont disponibles sur le site ?
Le choix d’une nouvelle énergie est fortement lié aux énergies disponibles dans et autour du logement : le gaz de ville ou un réseau de chaleur est-il présent dans la rue ? Le terrain est-il propice à l’installation d’une pompe à chaleur (surface au sol dans le jardin pour une PAC géothermique horizontale par exemple) ? La maison est-elle située au-dessus d’une nappe phréatique proche (pour l’installation d’une PAC Eau-Eau) ? Le toit du logement est-il bien orienté au sud pour une installation solaire ? Le climat est-il propice à l’installation d’une PAC Air-Eau ?
# Quelles contraintes sont imposées par les énergies disponibles ?
Chaque énergie s’accompagne généralement de contraintes : par exemple, une chaudière à granulés de bois nécessitera un espace de stockage deux fois plus grand que le fioul et un accès pour les livraisons, une pompe à chaleur air/air génère des nuisances sonores, etc. Il est nécessaire de bien inventorier les conséquences du choix d’une énergie pour définir la meilleure solution technique.
# Quelles sont les attentes des occupants du logement ?
L’adaptation aux besoins et aux contraintes des occupants est un point clé pour une installation réussie. Par exemple, il est difficile de proposer une chaudière bois bûche à une personne âgée dépendante…
Niveau d’automatisation, opposition ou adhésion à une énergie pour des raisons affectives ou militantes, coûts (investissement, approvisionnement, maintenance…), etc. Tous ces éléments sont à prendre pleinement en compte pour apporter un bon conseil.
# Aide au choix en remplacement du fioul
Pour avoir une idée de la rentabilité d’un changement de système de chauffage, vous pouvez utiliser un simulateur comme CAP RENOV+ qui fait la balance entre les dépenses (travaux, financement) et les économies (consommation d’énergie, prix des énergies, aides financières) estimées.
CAP RENOV+ propose toutes les énergies de chauffage possibles, sans en privilégier une plus qu’une autre, mais ne fait pas de préconisation.
Le choix d'une énergie dans CAP RENOV+ lors d'un changement de générateur de chauffage
# Et le solaire thermique ?
Le solaire thermique, c’est-à-dire une installation captant la chaleur du soleil pour chauffer de l’eau, s’insère facilement dans une installation de chauffage central par l’intermédiaire d’un ballon de stockage à double échangeur permettant généralement de produire aussi l’eau chaude sanitaire. Cette énergie nécessite par nature d’être associée à une autre source d’énergie pour compenser les variations saisonnières et les jours sans ensoleillement suffisant. En rénovation, un complément solaire permet généralement 50% d’économie sur la facture de chauffage.
# Les aides financières
Une aide est disponible pour la dépose des cuves fioul qui doivent être à minima dépolluée en fin de vie. Le montant de cette aide est de 400 à 1 200 € en fonction des revenus fiscaux du ménage (MaPrimeRénov’ ou CITE 2020)
Selon l’énergie et le système retenus en remplacement, des aides peuvent être mobilisées comme par exemple « MaPrimeRénov’ » pour l’installation d’une chaudière gaz à condensation ou à granulés. De même, des aides sont disponibles pour aider à isoler le réseau de distribution et mieux réguler le système de chauffage.
Pour plus d’information sur les aides, consulter le site : [https://www.aidesauxtravaux.fr](Pour plus d’information sur les aides, consulter le site : https://www.aidesauxtravaux.fr)
# Conclusion
Le choix d’une nouvelle énergie est avant tout une question d’adaptation aux contraintes imposées par les énergies disponibles sur le site et du mode de vie des occupants. Le choix est donc souvent un compromis entre tous ces critères. Le critère environnemental est également très important dans un contexte de changement climatique global et accéléré. Quand les contraintes techniques le permettent, le couple chaudière bois granulés et complément solaire est la solution renouvelable la plus proche en usage et en coût global d’une chaudière fioul.
Le remplacement d’une chaudière fioul est aussi l’occasion de rappeler la nécessité d’isoler le logement pour réduire les besoins et réduire la puissance du nouveau système de chauffage. De nombreuses aides existent et réduisent fortement les coûts d’investissement. Une forte réduction des besoins de chauffage peut aussi permettre l’utilisation d’autres solutions sur la base d’un générateur indépendant, comme un poêle à bois granulés bouilleurs pour alimenter les émetteurs existants.
Liens téléchargement :
Exemple de simulation CAP RENOV+
Pour ouvrir cette simulation, téléchargez le fichier, ouvrez CAP RENOV+, allez dans “mes simulations” puis cliquez sur “importer une simulation” et sélectionnez le fichier que vous avez téléchargé.
Sources :
- https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/chiffres-cles-batiment-edition-2013-8123.pdf
- ** https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/a-quand-le-pic-de-production-mondial-pour-le-petrole/
